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(Chose vue) L’homme et l’enfant sur le quai de la gare face au train dont les portes se ferment. L’homme et l’enfant font un signe vers la femme. Ils voient leurs reflets dans la vitre du train, agitent leurs mains vers la femme. L’homme et l’enfant restent à quai et elle dans le train, peut-être elle les regarde. L’homme et l’enfant ne savent pas. L’homme et l’enfant ne voient pas la femme dans le train et l’homme et l’enfant ne savent pas quoi faire de leurs deux mains entrelacées. Depuis longtemps l’homme et l’enfant perdaient la femme. L’homme et l’enfant ne sont pas habitués d’être main dans la main. Tu viens, dit l’homme. À l’enfant qui sait n’avoir guère le choix. L’enfant laisse sa main traîner dans celle de l’homme et le suit sur le quai, dans le hall puis les escaliers mécaniques vers les souterrains métropolitains et l’autre quai ; enfin la rame dans laquelle ils s’assoient. L’un à côté de l’autre. L’enfant regarde l’homme qui regarde à travers la vitre les tunnels décorés de quelques tags. L’homme compte les néons, et ne sait toujours pas combien de tubes parcourent l’ensemble des cent-soixante-trois kilomètres métropolitains. L’enfant ne compte pas les stations et l’homme ne lui indique pas le nom de la station où ils descendront. L’homme pense que l’enfant sait. L’enfant ne sait pas. L’enfant ne connaît pas le prénom de l’homme. L’enfant fait confiance à l’homme. La femme confiait l’enfant à l’homme. La femme fait confiance à l’homme, l’enfant croit en l’homme.

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